GESTION DURABLE DES PROBLEMES D’INFRASTRUCTURES URBAINES

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    GESTION PARTICIPATIVE ET INCLUSIVE DES INFRASTRUCTURES ET DE L’URBANISATION AU SENEGAL
    INTRODUCTION
    Le Sénégal fait face à des défis croissants dans la gestion de ses infrastructures urbaines, particulièrement dans des villes comme Thiès, Mbour, Diourbel, Touba, Rufisque et Kaolack.... Le manque d’organisation, de discipline et, surtout, de vision à long terme compromet gravement le développement harmonieux de ces zones. Les embouteillages massifs, l’insalubrité des espaces publics, les inondations récurrentes et la détérioration des routes ne sont que des symptômes d'une planification urbaine inadaptée. Ces problèmes affectent non seulement la mobilité et la qualité de vie des citoyens, mais aussi la compétitivité économique des villes et leur capacité à attirer des investissements.
    Il est urgent d’identifier les problèmes les plus pressants, d’examiner les impacts négatifs, et de proposer des solutions durables, fondées sur une gouvernance participative et inclusive. Cela permettra aux décideurs de se référer à un plan d'action concret pour résoudre ces défis de manière définitive et harmonieuse.
    1. PROBLEMES IDENTIFIES
    A. MANQUE DE VISION DANS LA PLANIFICATION DES INFRASTRUCTURES ROUTIERES
    La croissance démographique rapide dans les grandes villes du Sénégal n’a pas été anticipée par les autorités en matière de développement des infrastructures routières. Le réseau actuel ne suffit pas à absorber les flux croissants de véhicules, entraînant des embouteillages qui perturbent les activités économiques et sociales. Au lieu de planifier des routes et des voies de dégagement supplémentaires, les autorités réagissent souvent en situation de crise, quand les dégâts sont déjà considérables. Cette absence d’anticipation est symptomatique d’un manque de vision à long terme dans la gestion des infrastructures.
    La planification urbaine est souvent fragmentée et incohérente, avec un manque de coordination entre les autorités locales et les urbanistes. Les décisions sont souvent prises dans l’urgence, sans études d’impact approfondies ni concertation avec les parties prenantes.
    Outre les embouteillages, cette gestion réactive entraîne des coûts plus élevés pour la construction d'infrastructures d’urgence. De plus, la saturation du réseau routier affecte la productivité, génère des émissions de gaz à effet de serre et rend les villes moins attractives pour les investisseurs.
    B. MAUVAISE POLITIQUE D’ASSAINISSEMENT
    En période d’hivernage, les villes sénégalaises sont particulièrement vulnérables aux inondations en raison de systèmes d’assainissement obsolètes ou inadaptés. De nombreuses infrastructures nouvelles sont construites sans tenir compte des canaux d’évacuation d’eau préexistants, obstruant ainsi la circulation des eaux pluviales. Cela provoque des inondations qui endommagent les infrastructures publiques, les habitations, et les commerces.
    Le manque d’entretien des canaux d’évacuation et l’absence de coordination entre les projets de construction et les plans d’assainissement existants sont des facteurs aggravants. De plus, les financements alloués à la maintenance des infrastructures d’assainissement sont souvent insuffisants ou mal gérés.
    Les inondations annuelles entraînent des pertes économiques massives, non seulement en termes de réparations matérielles, mais aussi par l’interruption des activités économiques. Elles exacerbent également la précarité des populations vivant dans des zones vulnérables.
    C. OCCUPATION ANARCHIQUE DES ESPACES PUBLICS
    L’occupation anarchique des espaces publics, notamment des allées de marché, par des marchands ambulants crée une situation d’insalubrité chronique et perturbe la circulation des personnes et des véhicules. Dans de nombreuses villes, près de la moitié des routes dans les zones commerciales sont occupées par des vendeurs informels, bloquant ainsi la circulation, rendant les rues impraticables et créant un environnement propice aux accidents.
    Le manque d’espaces commerciaux formels et abordables pour les vendeurs informels les pousse à occuper illégalement les trottoirs et les routes. En outre, les autorités locales peinent à faire respecter les lois d'occupation des espaces publics en raison d’un manque de moyens et de coordination.
    Cette occupation anarchique réduit la fluidité du trafic, engendre des problèmes d’insalubrité (déchets non collectés, manque de gestion des eaux usées), et affecte négativement l’image des villes. Elle nuit également à l’attractivité touristique et commerciale de ces zones.
    D. DETERIORATION DES ROUTES ET ABSENCE DE SERVICES DE VOIRIE
    Après chaque saison des pluies, les routes, déjà en mauvais état, deviennent encore plus impraticables. Le manque de réhabilitation régulière des infrastructures routières est un problème récurrent dans les grandes communes sénégalaises. Autrefois, chaque commune disposait d'un service de voirie chargé de l’entretien des routes et des canaux d’évacuation, mais ces services ont aujourd’hui quasiment disparu.
    Les réductions budgétaires, combinées à une mauvaise gestion des ressources allouées aux infrastructures, ont contribué à la dégradation continue des routes. De plus, l’absence de politiques claires pour la maintenance des infrastructures publiques entraîne une détérioration rapide des équipements.
    La dégradation des routes affecte directement la mobilité des citoyens et la circulation des marchandises, augmentant les coûts de transport et ralentissant le développement économique. Cela contribue également à l’isolement des zones rurales, aggravant les inégalités territoriales.
    2. IMPACTS NEGATIFS
    A. EMBOUTEILLAGES ET PERTE DE PRODUCTIVITE
    Les embouteillages chroniques dans les grandes villes ont des effets économiques considérables. La perte de temps quotidien pour les citoyens affecte non seulement leur qualité de vie, mais aussi leur productivité professionnelle. Pour les entreprises, le coût des retards de livraison et la difficulté d’accéder aux centres urbains augmentent les coûts de production et diminuent la compétitivité. Les embouteillages entraînent également une consommation excessive de carburant, ce qui contribue à la pollution atmosphérique et aux émissions de gaz à effet de serre.
    B. INONDATIONS ET DEGRADATIONS DES INFRASTRUCTURES
    Les inondations annuelles causent des dégâts matériels considérables, notamment dans les quartiers populaires et les zones inondables. Elles nuisent également aux infrastructures publiques, telles que les écoles et les centres de santé, limitant ainsi l'accès aux services essentiels pour les populations touchées. Les réparations fréquentes des dégâts augmentent les coûts pour l’État et retardent d'autres projets de développement. Par ailleurs, les inondations favorisent la propagation des maladies liées à l’eau stagnante, ce qui constitue une menace pour la santé publique.
    C. INSALUBRITE ET PROBLEMES DE SANTE PUBLIQUE
    L’insalubrité liée à l’occupation anarchique des espaces publics contribue à l’apparition de maladies infectieuses, en particulier dans les zones surpeuplées où les services de gestion des déchets sont insuffisants. Les débris et les eaux stagnantes augmentent les risques d’infections telles que la dengue, le choléra et la malaria. De plus, l’exposition quotidienne des citoyens à des environnements sales et désorganisés détériore leur bien-être mental et leur perception des espaces urbains.
    D. DEGRADATION DE LA QUALITE DE VIE
    La mauvaise qualité des infrastructures routières et les conditions d'insalubrité générale dans les villes sénégalaises contribuent à une détérioration de la qualité de vie des citoyens. Ceux-ci doivent faire face à des trajets plus longs, des routes dangereuses et impraticables, et une baisse générale des standards de vie. Ces problèmes sont particulièrement aigus pour les groupes les plus vulnérables, tels que les personnes âgées et les enfants, qui dépendent de services publics fonctionnels pour leur bien-être.
    3. SOLUTIONS PERENNES A METTRE EN ŒUVRE
    A. PLANIFICATION URBAINE PROACTIVE
    Il est impératif d'adopter une approche de planification urbaine anticipative et flexible. Cela inclut la création de voies de dégagement, la construction de ponts et d’autoroutes pour fluidifier le trafic, et la modernisation des infrastructures existantes. Il est également crucial de réaliser des études d’impact avant tout nouveau projet pour éviter les conséquences négatives imprévues.
    Cette planification doit être coordonnée par une agence nationale de développement urbain, en collaboration avec les autorités locales, les urbanistes, et la société civile. Des outils de modélisation numérique peuvent être utilisés pour anticiper les besoins futurs en infrastructures.
    B. RENFORCEMENT DES SYSTEMES D’ASSAINISSEMENT
    La réhabilitation des systèmes d’assainissement doit être une priorité pour les villes sénégalaises. Cela comprend non seulement l’entretien régulier des canaux d’évacuation des eaux pluviales, mais aussi la construction de nouveaux systèmes adaptés aux changements climatiques. Une cartographie exhaustive des réseaux de drainage existants doit être effectuée pour guider les futurs travaux d'infrastructures.
    Un fonds dédié à l’entretien des infrastructures d’assainissement peut être créé, alimenté par des partenariats public-privé et des financements internationaux pour le climat. Il est également nécessaire de sensibiliser les populations locales à l’importance de ne pas obstruer les systèmes d’assainissement.
    C. REORGANISATION DES ESPACES COMMERCIAUX INFORMELS
    Pour résoudre le problème de l’occupation illégale des espaces publics, il est nécessaire de créer des marchés et espaces commerciaux formels pour les vendeurs informels, à des prix abordables. Des zones spécifiques dans les centres urbains peuvent être aménagées pour accueillir ces vendeurs, tout en assurant une gestion stricte de ces espaces pour éviter toute nouvelle anarchie.
    Les autorités locales doivent collaborer avec les associations de commerçants pour organiser le transfert des activités commerciales informelles vers ces nouveaux espaces, tout en fournissant des formations sur la gestion d’entreprises et l’hygiène publique.
    D. RESTAURATION DES SERVICES DE VOIRIE
    Les communes doivent restaurer leurs services de voirie pour assurer l’entretien régulier des routes et des canaux d’évacuation. Cela inclut la réhabilitation des routes endommagées, l’amélioration des systèmes de drainage, et la mise en place de programmes d’entretien continus.
    Les collectivités locales doivent allouer des budgets spécifiques à ces tâches et travailler en partenariat avec des entreprises locales pour assurer la réalisation effective des travaux. Une attention particulière doit être portée aux zones rurales, souvent négligées dans les plans de réhabilitation.
    CONCLUSION
    Pour résoudre durablement les problèmes d’infrastructures urbaines au Sénégal, une planification proactive et une gestion inclusive sont incontournables. Les autorités doivent anticiper les besoins en prévoyant des infrastructures routières, des systèmes d’assainissement et des espaces commerciaux adaptés à l'évolution des villes. Les collectivités locales ont un rôle crucial dans la mise en œuvre de ces solutions, en allouant des budgets spécifiques et en collaborant avec les acteurs concernés. Cependant, la responsabilité ne repose pas uniquement sur les décideurs. Les citoyens doivent aussi jouer un rôle actif en respectant les espaces publics, en évitant d’obstruer les canaux de drainage, et en s’impliquant dans des initiatives communautaires pour maintenir la propreté et l’ordre dans leurs quartiers. Une gestion participative, où chaque acteur - État, collectivités, et citoyens - prend ses responsabilités, est la clé pour créer des villes plus vivables, modernes et durables.
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