Posté par Demba DIOP
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ALTERNATIVES POUR ASSURER LA STABILITÉ FINANCIÈRE ET LE DÉVELOPPEMENT DU SÉNÉGAL SANS DÉPENDRE DU FMI ET DES INSTITUTIONS FINANCIÈRES INTERNATIONALES
Sortir de la dépendance aux financements extérieurs ne signifie pas se fermer au monde, mais reprendre le contrôle de ses finances publiques et exploiter pleinement ses ressources internes. Voici 10 stratégies concrètes que le Sénégal peut mettre en place pour assurer sa stabilité financière et son développement sans l’appui du FMI :
1. OPTIMISER LA MOBILISATION DES RESSOURCES FISCALES
• Lutter contre l’évasion et la fraude fiscale : Le Sénégal perd des milliards chaque année à cause de multinationales et d'entreprises locales qui contournent l’impôt. Une réforme du système fiscal s’impose, avec une numérisation et un renforcement des contrôles.
• Élargir l’assiette fiscale : Actuellement, une partie importante de l’économie (secteur informel) échappe à l’impôt. Il faut faciliter l'intégration de ce secteur tout en simplifiant et rendant plus équitable le système fiscal.
• Instaurer un impôt sur les grandes fortunes et multinationales opérant au Sénégal pour que la richesse profite davantage à l’économie locale.
2. RÉDUIRE LA DÉPENDANCE AUX IMPORTATIONS ET RENFORCER LA PRODUCTION LOCALE
• Prioriser l’industrialisation pour transformer localement les matières premières (arachide, phosphate, zircon, or, etc.) au lieu de les exporter à l’état brut.
• Soutenir l’agriculture locale et l’autosuffisance alimentaire à travers des programmes comme AGRICORP et le Service Militaire Agricole, en développant un réseau de transformation agroalimentaire.
• Favoriser le "Made in Senegal" en donnant aux PME locales un accès privilégié aux marchés publics et en encourageant la consommation de produits locaux.
3. METTRE EN PLACE UN FONDS SOUVERAIN POUR GÉRER LES REVENUS DES RESSOURCES NATURELLES
• Inspiré du Norwegian Sovereign Wealth Fund, ce fonds capterait une partie des revenus issus des hydrocarbures, des mines et des autres ressources naturelles pour les investir dans des projets à long terme (infrastructures, éducation, santé).
• Il permettrait au Sénégal de se financer sans dépendre des prêts extérieurs et de stabiliser l'économie face aux fluctuations des prix des matières premières.
4. CRÉER UNE BANQUE NATIONALE D’INVESTISSEMENT
• Une banque publique dédiée au financement des PME, des start-ups et des grands projets nationaux, pour éviter que ces entreprises dépendent de financements étrangers aux conditions draconiennes.
• Elle pourrait être financée par une partie des recettes fiscales, des obligations d’État et les revenus du fonds souverain.
5. DÉVELOPPER UNE POLITIQUE D’ENDETTEMENT RESPONSABLE ET ALTERNATIVE
•Plutôt que de dépendre du FMI, le Sénégal peut se tourner vers des financements alternatifs :
-Émissions d’obligations souveraines sur les marchés financiers régionaux et internationaux.
-Partenariats stratégiques avec d’autres États africains via la ZLECAF (Zone de Libre-Échange Continentale Africaine).
-Accords bilatéraux avec des pays comme la Chine, la Turquie ou le Maroc, sous des conditions mieux négociées.
6. LANCER UN PROGRAMME NATIONAL DE MOBILISATION DE L’ÉPARGNE ET DE LA DIASPORA
• Encourager la diaspora sénégalaise à investir dans des projets nationaux via des obligations de la diaspora, en leur offrant des rendements attractifs.
• Mettre en place des coopératives financières locales, qui permettent aux citoyens de financer directement des infrastructures et des projets productifs (modèle de la Caisse de Dépôt et Consignation).
7. RATIONALISER LES DÉPENSES PUBLIQUES ET LUTTER CONTRE LA CORRUPTION
• Réduire le train de vie de l’État en limitant les dépenses non essentielles (voitures de luxe, missions inutiles à l’étranger, salaires excessifs des hauts fonctionnaires, séminaires).
• Lutter efficacement contre la corruption et la mauvaise gestion : Mettre en place un audit permanent des finances publiques avec des sanctions strictes contre les détournements de fonds.
• Numériser la gestion des finances publiques pour plus de transparence et d’efficacité dans les dépenses de l’État.
8. INVESTIR MASSIVEMENT DANS L’ÉDUCATION ET LA FORMATION PROFESSIONNELLE
• Mettre en œuvre la Société Éducative Intégrée (SEI) pour former une main-d’œuvre qualifiée et favoriser l’innovation locale.
• Développer un système de formation professionnelle et technique en lien avec les secteurs prioritaires (agriculture, industrie, numérique).
9. ACCÉLÉRER LA TRANSITION NUMÉRIQUE ET L’ÉCONOMIE DU SAVOIR
• Faire du Sénégal un hub technologique en Afrique, en développant l’intelligence artificielle, la cybersécurité et la data économie.
• Investir dans la digitalisation des services publics pour améliorer l’efficacité administrative et réduire la bureaucratie.
10. CONSTRUIRE UNE INTÉGRATION ÉCONOMIQUE RÉGIONALE FORTE
• Le Sénégal doit renforcer ses échanges intra-africains pour réduire sa dépendance aux marchés occidentaux.
• Accélérer la mise en place de zones économiques spéciales régionales avec le Mali, la Guinée, la Côte d’Ivoire et les autres pays voisins.
• Développer des monnaies alternatives locales (exemple : l’Eco) pour se libérer progressivement de la tutelle monétaire du Franc CFA.
UNE STRATÉGIE GLOBALE POUR UN SÉNÉGAL SOUVERAIN
Se libérer du FMI ne signifie pas s’isoler, mais reprendre le contrôle de ses choix économiques et financiers. Le Sénégal dispose de toutes les ressources nécessaires (humaines, naturelles, financières) pour construire un modèle de développement autonome et durable.
Cela nécessite une volonté politique forte, des réformes courageuses et l’implication de tous les Sénégalais, y compris la diaspora, pour bâtir une économie souveraine et résiliente.
Forces Africaines pour la Renaissance, la Liberté et l'Unité